Classements Bac+4/5 et étude Universum 2025
Les grandes tendances carrière des profils bac+4/5, étudiants & actifs, & les classements des employeurs de leurs rêves

Paris, le 12 juin 2025. Comme chaque année, Universum publie les résultats de son enquête carrière étudiante. Entre novembre 2024 et mai 2025, ce sont 23 376 étudiants de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs en France qui ont répondu à un ensemble de questions sur leur profil, leurs attentes et aspirations professionnelles.
Que faut-il retenir de l’étude 2025 ?
Seules 2 % des entreprises envisagent de modifier leur politique de télétravail. Globalement, peu de retours sur site sont prévus, et les jeunes diplômés ne manifestent pas un fort intérêt pour le télétravail
Les attentes principales des jeunes : salaire attractif, perspectives de carrière et valeur ajoutée sur le CV.
Un écart important existe entre les profils bientôt disponibles sur le marché de l’emploi et ceux recherchés par les entreprises.
Préambule : Les objectifs de recrutement des employeurs en France en baisse, la reprise reste fragile à l’échelle mondiale
Selon l’étude EB Now menée par Universum début 2025, les objectifs de recrutement des employeurs en France enregistrent une baisse de 5p% cette année, en contraste avec la stabilisation observée au niveau mondial. Cependant, le marché de l’emploi reste fragile à l’échelle mondiale, marqué par une incertitude persistante, en grande partie en raison de la guerre en Ukraine et de la nouvelle politique commerciale des États-Unis.
Cette baisse des objectifs de recrutement en France, associée à la stabilité fragile à l'international, peut influencer la perception des étudiants quant aux opportunités professionnelles. Dans un contexte économique incertain, ces facteurs jouent probablement un rôle clé dans leur choix d'employeur, les étudiants étant susceptibles de privilégier des entreprises perçues comme stables ou résilientes face aux défis économiques.
Retour au travail sur site annoncé : un facteur non bloquant pour les étudiants
De grandes entreprises, qu'elles soient internationales ou non, ont récemment exprimé leur souhait de faire revenir leurs collaborateurs travailler sur site.
Parmi ces entreprises, des géants tels que Google, Amazon ou encore Apple ont pris des mesures pour encourager leur personnel à revenir dans leurs bureaux. Les raisons invoquées sont multiples : favoriser la collaboration et la créativité, renforcer la culture d’entreprise et maintenir un lien plus fort entre les équipes, etc. Ce retour au bureau permet aussi de mieux contrôler la productivité et de faciliter les échanges informels qui peuvent être difficiles à recréer à distance.
Cependant, en France, cette tendance semble être un phénomène relativement marginal. En effet, d’après l’étude EB Now d’Universum, seules 2 % des entreprises prévoient de réduire le nombre de jours en télétravail, avec pour raison principale la volonté de renforcer la collaboration au sein des équipes et de favoriser les interactions en présentiel.
Pour les étudiants Bac+4/5, cette question du retour sur site ne semble toutefois pas poser de problème majeur. En effet, selon l’étude Universum, la grande majorité des étudiants (94% pour les ingénieurs et 92% pour les Business) affirme que l’absence de télétravail ne pèserait pas sur leur décision de rejoindre une entreprise.
Des chiffres qui tendent à démontrer que, pour cette génération, l’opportunité de travailler à distance ne constitue pas un critère décisif, d’autant que d'autres éléments jouent un rôle beaucoup plus déterminant dans leur choix d'employeur (cf. point d) ci-dessous).
Intelligence artificielle : 59% des étudiants Bac+4/5 se disent compétents, une réserve sur son utilisation plus marquée chez les élèves ingénieurs
L'intelligence artificielle (IA) s'impose progressivement comme un outil stratégique clé dans le monde professionnel. De nombreuses entreprises des secteurs technologique et financier l'ont déjà intégrée comme un pilier central de leur stratégie, en exploitant des outils de data analytics, d'automatisation et d'assistance virtuelle. D’autres, dans des secteurs variés, utilisent l’IA pour améliorer l’expérience client, optimiser la production ou encore personnaliser leurs services.
Cette adoption croissante de l'IA dans le monde professionnel se reflète également chez les étudiants. Selon l’étude Universum, 59 % des étudiants Bac+4/5 affirment avoir développé des compétences en la matière.
Sur cette question probablement déterminante pour les années à venir, les étudiants en business se montrent particulièrement favorables à l’IA, avec 93 % d’entre eux la considérant comme un atout.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet enthousiasme. D’une part, l’IA est perçue comme un levier puissant pour l’innovation dans des domaines comme le marketing, la finance ou la gestion, où elle permet d’optimiser l’analyse des données et de prédire les tendances du marché. Les étudiants en business voient ainsi sans doute dans l'IA un moyen d'améliorer les processus organisationnels, rendre les entreprises plus agiles et renforcer leur compétitivité.
Les étudiants en ingénierie, quant à eux, abordent cette technologie avec peut-être plus de réserve (89% sont favorables à son utilisation dans le monde de l’entreprise). Leur formation les amène probablement à être plus critiques et à prendre davantage en compte les défis techniques et éthiques associés à l’utilisation de l’IA.
Salaire, carrière et valeur pour le CV : les attentes clés des étudiants bac+4/5
Nota Bene : Dans le cadre de l’étude menée par Universum, les répondants doivent évaluer, sur une échelle de 1 à 5, l’importance de 24 critères (voir document Annexes) lors du choix de leur futur employeur, en indiquant si chaque critère est peu ou très important pour eux. Cette nouvelle approche nous permet de mieux comprendre encore les attentes et les préférences des candidats.
Lorsqu’il s'agit de choisir un futur employeur, les étudiants mettent en avant plusieurs critères clés qui influencent leur décision.
En premier lieu, le salaire, qui demeure le critère le plus important pour une large majorité d’entre eux et aspirent en moyenne à un salaire mensuel de 3 265€ dès leur sortie d’école.
Les étudiants regardent ensuite les opportunités d’évolution que peut leur offrir un potentiel employeur.
Une nouvelle question posée dans l’enquête permet d’ailleurs désormais de mieux comprendre ce que les étudiants entendent par ce critère (de même que les 23 autres). Ainsi, en France, 70 % des étudiants associent les opportunités d’évolution aux offres d’emploi et aux changements de poste internes.
En comparaison, en Suède, 80 % des étudiants y voient des opportunités de développement de compétences, mettant ainsi l'accent sur l'apprentissage et la croissance professionnelle plutôt que sur la mobilité interne.
Les étudiants accordent aussi une grande importance à la référence pour leur future carrière. Travailler dans une entreprise bien perçue et reconnue est un moyen de renforcer leur CV et de s’ouvrir plus de portes pour l’avenir.
Le respect de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée arrive en 4e position de ce top 5 des critères les plus importants pour les étudiants.
68 % d’entre eux considèrent d’ailleurs que cet équilibre repose sur des horaires de travail raisonnables, tandis que 64 % y associent également le droit à la déconnexion après les horaires de travail. Ces attentes montrent que pour les étudiants, l’équilibre ne se limite pas à la charge de travail, mais inclut aussi la possibilité de se détacher du travail une fois la journée terminée.
Si l’on se tourne du côté des États-Unis cette fois-ci, les résultats sont quelque peu différents. Là-bas, où les congés annuels sont souvent limités à 15 jours, 75 % des étudiants considèrent le congé pour raisons familiales ou personnelles comme un critère essentiel pour un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Enfin, le respect des collaborateurs s’impose également comme un critère clé dans la sélection d’un employeur. Les étudiants sont en effet de plus en plus attentifs à l’ambiance de travail et à la culture d’entreprise, recherchant un environnement bienveillant où le bien-être collectif est valorisé.
Ces critères reflètent l’évolution des attentes des jeunes générations ces dernières années, de plus en plus soucieuses de concilier ambitions professionnelles et qualité de vie, de trouver un équilibre entre performance et épanouissement personnel mais sans renoncer à de hauts revenus.
Un fort écart entre les profils recherchés par les entreprises et les profils des talents recherchés
Nota Bene : Dans le cadre de l'enquête Universum, les étudiants sont classés en fonction de leurs réponses selon cinq grands profils, qui reflètent leurs priorités et attentes vis-à-vis du monde professionnel : Balance-Seekers, Change-Makers, Globe-Trotters, Go-Getters, et Ground-Breakers.
Les résultats de l'enquête EB Now montrent que les entreprises recherchent des profils spécifiques lors de leur recrutement. Ainsi, 36 % d'entre elles privilégient les Ground-Breakers, ces talents capables de bousculer les conventions et de proposer des idées novatrices, tandis que 34 % optent pour des Change-Makers, des profils prêts à impulser le changement au sein de l'organisation.
Cependant, du côté des étudiants, les profils ne correspondent pas toujours à ces attentes. Par exemple, 27 % des étudiants soient identifiés comme des Go-Getters, déterminés à atteindre leurs objectifs, mais seulement 24 % des répondants correspondent au profil Ground-Breakers.
Autre point intéressant à noter : 17 % des étudiants sont identifiés comme des Balance-Seekers, cherchant un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, tandis que 19 % correspondent au profil des Globe-Trotters, attirés par les opportunités internationales. Or ces deux profils ne répondent pas aux attentes des entreprises, qui privilégient plutôt des talents tournés vers l’action, l’innovation et le changement, et ne les recherchent donc pas particulièrement.
Les étudiants et les entreprises devront donc sans doute faire un pas l’un vers l’autre pour aligner davantage leurs attentes et leurs besoins. D’un côté, les entreprises devront adapter leurs critères de recrutement pour mieux correspondre aux profils des jeunes diplômés. De l’autre, les étudiants devront aussi revoir certaines de leurs attentes et leur approche pour répondre aux exigences des recruteurs, en particulier dans un contexte où les compétences et les valeurs recherchées évoluent constamment.